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Reboiser la forêt des Carnutes et Brocéliande

Pourquoi faut il recréer ces massifs forestiers ?

Reboiser la forêt des carnutes et la forêt de Brocéliande

La forêt des carnutes et la forêt de Brocéliande tiennent une place significative dans l’imaginaire collectif des français.

 

Bien que défrichées depuis longtemps, elles continuent, par les légendes qui y sont associées, à faire partie de la mémoire de l’histoire de France et des temps plus anciens.

 

Ces forêts ont disparu, mais il en reste quelques lambeaux de ci de là. D’après Gustave Huffel, qui a publié des ouvrages sur l’histoire des forêts de notre territoire, la déforestation de ces espaces était déjà bien avancée du temps de la guerre des Gaules. Cette Gaule que l’on a souvent présentée comme un territoire entièrement couvert de forêts, était déjà déboisée à hauteur de 30/40% du temps de la conquête de César. Les populations gauloises étant plutôt réparties dans le sud et l’ouest, c’est probablement cette portion qui devait être la moins boisée.  

 

Les massifs forestiers influencent le climat. Il est certain que cette déforestation a influencé et influence le climat de notre pays aujourd'hui. Cela n’a peut-être pas été problématique pendant 2000 ans. Mais le changement climatique brutal que nous vivons change la donne. 

 

Mais où se trouvaient donc la forêt des Carnutes et celle de Brocéliande ?


La forêt des Carnutes, entre Loire et Seine

La zone de la forêt des Carnutes.
Zone Perche Sologne et Beauce, photo IGN

Gustave Huffel situe la forêt des Carnutes autour d’un quadrilatère autour de Chartres, le Mans, Blois et Orléans. Entre Seine et Loire, elle recouvrait donc la Beauce, une partie du perche, de la Sologne et des forêts ligériennes. Les forêts des châteaux de la Loire et de Sologne en sont des restes. Les espaces les plus fertiles de la Beauce ont été défrichés depuis très longtemps, probablement par les moines Bénédictins au moyen âge.

 

Cette forêt était un lieu de rencontre des représentants des peuples Celtes qui y prenaient des décisions majeures concernant l’ensemble des tribus. On pense que l’union des forces Celtes contre l’invasion romaine s’est discutée et décidée ici. Le terme "Carnutes" est à l'origine du nom de la ville de Chartres. 

 

Rappelons que Gustave Huffel (1849-1935), professeur d'histoire et d'économie forestière à l'Ecole Nationale des Eaux et Forêts de Nancy à écrit plusieurs ouvrages sur la forêt française.


La forêt de Brocéliande, de la Bretagne à la Normandie

Zone de la forêt de Brocéliande de la Bretagne à la Normandie.
Zone de la forêt de Brocéliande, photo IGN

Toujours d'après Gustave Huffel, le périmètre de la forêt de Brocéliande, à l’ouest de celle des Carnutes, couvrait la Bretagne et une partie de la Normandie, jusqu’à Alençon. Elle a été très largement défrichée, et ce vraisemblablement plus tôt que celle des Carnutes, à l’époque des Celtes. La forêt de Paimpont en est un des plus importants résidus.



Pourquoi reboiser les Carnutes et Brocéliande ?

Peu de forêts dans l'ouest
Peu de grandes forêts dans l'ouest du pays.

Comme beaucoup d’autres, les forêts des Carnutes et de Brocéliande ont été défrichées pour permettre de développer des activités agricoles et d’élevage. Ces déboisements sont très anciens, et ont privé la grande partie ouest du territoire de grands massifs forestiers. Ceux-ci ont la caractéristique d’influencer le climat sur les continents, notamment en facilitant « le transport de la pluie » des océans vers l’intérieur des terres.  

 

En d’autres termes les forêts ont la faculté de favoriser les précipitations au sein des continents.

 

Le phénomène peut être résumé de la façon suivante : en phase de pluie sur un massif forestier, les eaux pénètrent plus facilement dans les sols comparativement à une surface peu végétalisée. Les racines des arbres facilitent l’absorption de l’eau.  Les arbres régulent la quantité d’eau qui arrive au sol lors des précipitations soudaines, comme en cas d’orage. L’eau ne ruisselle pas en surface et ne se dirige pas vers les ruisseaux et rivières. En période d’évaporation celle-ci est régulée, mais la quantité d’eau qui peut s’évaporer dans l’atmosphère est plus importante, ce qui va favoriser la formation des nuages lors de la circulation des nuages et donc les précipitations sur le chemin de ces mêmes masses d’air. Ce phénomène est appelé par les spécialistes pompe biotique.

 

En situation de climat tempéré comme nous l’avons connue depuis 2000 ans, les perturbations liées à une déforestation peuvent être acceptables pour la vie et l’agriculture. Dans un contexte de changement climatique brusque comme celui que nous sommes en train de le subir, le manque de forêts peut nous être fatal, entrainant des périodes de sécheresses qui mettront à mal les écosystèmes.  Ces sécheresses seront catastrophiques pour notre agriculture, pouvant à court terme (2035/2040) entrainer des baisses de rendements qui pourraient générer des famines, même en Europe.

 

C’est pourquoi il est d’une importance vitale de reconstituer de grands massifs forestiers, le plus près possible des océans, dans l’ouest du pays.

 

Les forêts présentent aussi de nombreux autres avantages, comme celui d’offrir des espaces de vie pour la biodiversité ou de fixer le gaz carbonique, un des principaux gaz à effet de serre.

 

Les forêts sont des remparts très efficaces contre les effets du réchauffement climatique, reconstruisons-les !  N'hésitez pas à rejoindre notre projet pour reboiser. 


Article rédigé par Frédéric Durdux