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Les trois piliers du développement durable

Le rapport de l'ONU "Notre Avenir à Tous"

Quels sont les trois piliers du développement durable pour sauvegarder la vie sur terre.
Lever de Terre depuis la Lune, NASA.

Quels sont les trois piliers du développement durable ? Tout d’abord, un rappel de définition :

« Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ».  

 

Cette définition est tirée du rapport Brundtland, rédigé en 1985, sur demande de l’Assemblée Générale des Nations Unies. Il porte le nom de la rapporteuse norvégienne du rapport. Ce document est aussi appelé « Notre avenir à tous ».

 

Ce rapport a posé les premières pierres du concept de développement durable.  Il a notamment pointé les limites de la biosphère vis à vis du développement économique d’alors et des dynamiques d’évolution de la population. Bien que cette notion n’y était pas prépondérante, le changement climatique était cité.   

Repenser la notion de croissance économique

La notion de croissance économique telle que nous la mesurons encore y était questionnée, non seulement parce qu’elle était partagée de façon très inéquitable, mais aussi parce qu’elle mettait en danger notre survie à tous sur la planète Terre. Près de 40 ans plus tard, on ne peut pas vraiment dire que les choses ont changé. Sauf l’extrême urgence qu’il y a agir compte tenu des inégalités et de la dégradation exponentielle de notre biosphère : climat, biodiversité, progression des pollutions. Pourtant, déjà en 1985, le rapport pointait : « Notre incapacité à gérer l’environnement et à maintenir le cap du développement risque de submerger tous les pays. Environnement et développement ne peuvent se maintenir si la base de ressources ne fait que se détériorer ; l’environnement ne peut être protégé si la croissance ne tient pas compte du coût de sa destruction. Ces problèmes ne peuvent être traités séparément dans le cadre d’institutions et de politiques fragmentaires. Ils sont imbriqués dans un système complexe de causes et d’effets ».

Les trois piliers du développement durable vus par la Terre du Futur

Pour la Terre du futur, la mise en œuvre du développement durable doit considérer trois piliers essentiels : 

  1. le pilier éthique ;
  2. le pilier économique ;
  3. le pilier environnemental.

Le premier pilier du développement durable : l'éthique

L'école, pour développer l'éthique, premier des trois piliers du développement durable.

Le premier des trois piliers du développement durable, l'éthique, consiste à changer notre système de valeurs pour inciter chacun à agir pour le bien de tous.

 

Si, comme le préconise le rapport Brundtland, une partie de la solution réside dans l’éducation et le développement d’institutions, la Terre du Futur considère qu’il faut aussi réduire les écarts de richesse entre les individus, notamment en limitant les différences de revenus.

 

Rien ne permet de justifier les immenses fossés qui se sont creusés, non seulement au sein de la société mais aussi au sein des grandes entreprises, entre les détenteurs du pouvoir ou du capital et ceux qui n’ont qu’un simple travail pour subsister. Le libéralisme débridé et le capitalisme à outrance, s’ils sont capables de créer des richesses de façon extraordinaire, ne se préoccupent pas de leur répartition et de l’équilibre des pouvoirs. Celui ou celle qui accumule le plus gagne.

 

Sans régulation politique suffisante, Le système s’auto-organise pour qu’il y ait des soumis et des dominants économiques. Quand cette domination économique se confond avec la domination politique, alors les partis des extrêmes progressent, même lorsque la santé économique de l’ensemble est satisfaisante. Tout simplement parce que prédomine un sentiment d’injustice, et que ceux qui détiennent le pouvoir semblent plus enclins à favoriser encore plus les nantis. Ce sentiment se renforce quand on commence à comprendre que le pouvoir économique est associé au pouvoir de destruction de l’environnement.

 

En contraignant les écarts de revenus, les plus aisés, s’ils veulent améliorer leur sort, doivent aussi faire progresser celui des moins nantis. On agit ainsi plus naturellement pour le bien collectif. On limite également la capacité des plus nantis à nuire sur l’environnement, comme on l’explique dans les ressorts du deuxième pilier du développement durable. 

Le pilier économique

Le deuxième pilier du développement durable, l'économie, focalisée sur la satisfaction des besoins essentiels pour tous.

Le deuxième des trois piliers du développement durable concerne notre rapport à l’économie.

 

Comme l’indique le rapport Brundtland, le développement durable appelle une modération des aspirations de sollicitation des capacités économiques. Celles-ci doivent être limitées à satisfaire nos besoins essentiels : manger, boire, se vêtir, se loger accéder à l’instruction, la culture, un système de soins.   

 

C’est dans ce sens qu’est exprimé par le rapport Brundtland le deuxième des trois piliers du développement durable comme l’indique l’extrait suivant. « Le principal objectif du développement consiste à satisfaire les besoins et aspirations de l’être humain. Actuellement, les besoins essentiels de quantité d’habitants des pays en développement ne sont pas satisfaits : le besoin de se nourrir, de se loger, de se vêtir, de travailler. Qui plus est, au-delà de ces besoins essentiels, ces gens aspirent – et c’est légitime à une amélioration de la qualité de leur vie. Un monde où la pauvreté et l’injustice sont endémiques sera toujours sujet aux crises écologiques et autres. Le développement durable signifie que les besoins essentiels de tous sont satisfaits, y compris celui de satisfaire l’aspiration à une vie meilleure. Un niveau supérieur au minimum vital pourrait être envisageable à la seule condition que les modes de consommation tiennent compte des possibilités à long terme. Or, nombre d’entre nous vivons au-dessus des moyens écologiques de la planète, notamment en ce qui concerne notre consommation d’énergie. La notion de besoins est certes socialement et culturellement déterminée ; pour assurer un développement durable, il faut toutefois promouvoir des valeurs qui faciliteront un type de consommation dans les limites du possible écologique et auquel chacun peut raisonnablement prétendre ».

 

Cette dernière phrase de cet extrait renvoie aux valeurs du premier des piliers du développement durable. C'est aussi en construisant les entreprises d'un nouveau type, l'entreprise du futur, que l'on pourra développer ce deuxième pilier. 

Le troisième pilier, le respect de la nature

Le troisième pilier du développement durable, apprendre à respecter la nature.

Le troisième des piliers du développement durable touche notre rapport avec la nature et le respect de la biosphère.

 

Chacun doit pouvoir recevoir l'instruction nécessaire afin d’entretenir un respect le plus absolu pour la nature.  

 

Celle-ci maintient les équilibres du système environnemental qui nous permet de vivre. Lorsque ces équilibres sont rompus, et aujourd’hui ils le sont, et ce depuis plusieurs décennies, le maintien même de la notion de vie est menacée.

 

Dans cette notion de respect de la nature, nous devons agir selon deux dynamique s :

  • Une dynamique de préservation, qui vise à s’assurer que toute activité humaine ne dégrade de manière outrancière l’environnement. Les impacts de nos activités sur la nature doivent être évalués, compris, et si nécessaire pris en compte pour ajuster ces mêmes activités.  Dans cette logique les émissions de gaz à effet de serre issues des productions carbonées d’énergie et des transports, qui doivent pouvoir être jugulés au plus tôt. Puis ensuite l’ensemble des pesticides et produits chimiques employés dans l’agriculture et qui sont extrêmement nocifs pour la biodiversité et également les êtres humains qui habitent à proximité de leur épandage.
  • Réparer les outrages faits à la nature, par exemple en recréant des espaces naturels partout où cela est possible. C’est le domaine dans lequel la terre du Futur entend agir, notamment par des actions de reboisement en France. Tout espace non utilisé doit pouvoir être redonné à la forêt. Une question sensible concerne l’équilibre entre agriculture et reforestation. Par exemple, en France plus de 60% des sols sont affectés à l’agriculture et à l’élevage. C’est la première cause d’artificialisation des sols, bien loin devant l’urbanisme (7%). Un des grands enjeux est de réduire la proportion des sols destinés à l’agriculture pour les ré-affecter à la forêt et à la nature tout en préservant la capacité de l’agriculture à tous nous nourrir, et ce tout en réduisant l’emploi de produits chimiques.  

Comment agir ?

Les trois piliers du développement durable constituent des éléments de bon sens quand on a bien compris les notions de limites de notre planète et la violence des chocs liés à la limitation des ressources à la dégradation de la biosphère. Leur mise en œuvre est bien entendu compliquée parce qu’elle implique des changements radicaux de nos modes de vie, surtout dans les pays développés. Les trois piliers du développement durable doivent être répandus dans le monde entier, alors qu’un système de concurrence effréné cherche à repousser. Les gouvernants ont du mal à les construire. Chaque COP est un constat des périls, associée certes à de bonnes intentions, mais vite oubliées une fois chaque conférence terminée.

 

C’est pourquoi les individus doivent agir à leur niveau, en s’informant d’abord, puis en adaptant leurs comportements. Et, pour ceux qui le souhaitent, en rejoignant des projets comme celui de la Terre du Futur.


L'article sur les trois piliers du développement durable a été rédigé par Frédéric Durdux